Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

FOLIO DU BLANC-MESNIL

26 avril 2024

La CGT: Contre la rapacité patronale et la violence gouvernementale, vive le premier mai

L’inflation a été amplifiée par la spéculation sur les produits énergétiques et les denrées alimentaires : la plupart des entreprises en ont profité pour augmenter leurs prix sans augmenter les salaires. Résultat, le niveau de vie se dégrade et il est de plus en plus difficile de boucler les fins de mois.

Le Gouvernement répond à cette situation en permettant aux employeurs d’accroître l’exploitation des salariés : 

  • nouvelle réduction des droits à l’assurance chômage, 

  • projet de baisse des droits collectifs à l’automne, 

  • coupes budgétaires massives dans les services publics, 

  • passage en force sur les accords de libre-échange, etc.

L’environnement est lui aussi sacrifié puisque les normes de protection de la santé et de la nature sont attaquées comme les normes sociales.

Cette politique n’est pas un échec, c’est un choix. 

Pendant que la majorité de la population voit sa situation se dégrader, les plus puissants en profitent comme jamais.

Les entreprises du CAC40 ont versé 97,1 milliards d’euros à leurs actionnaires cette année ! C’est l’équivalent de plus d’un mois de salaire pour les 27 millions de salariés français ! En 20 ans, les dividendes ont été multipliés par 4,5 ! 
C’est là que l’on retrouve la dégradation de nos conditions de vie, de notre système de santé, de l’école publique, du financement de nos retraites… 
Il faut que ça s’arrête !

Pour l’augmentation des salaires

Tous les salaires doivent augmenter autant que le SMIC et les prix. 
La CGT revendique une 
hausse immédiate : 

  • du SMIC à 2000 € brut

  • des minima sociaux, 

  • du point d’indice de la fonction publique, 

  • des retraites 

  • d’obliger les directions d’entreprises à augmenter l’ensemble des salaires, surtout là où les entreprises se font des marges et rémunèrent les actionnaires.

Il faut aussi des mesures concrètes pour améliorer nos conditions de vie, comme le renforcement du service public de l’énergie pour faire baisser immédiatement la facture d’électricité de 20%.

Mais sans pression collective, ni le Gouvernement ni le patronat ne nous feront de « cadeaux ». La CGT appelle toutes et tous à descendre dans la rue le 1er mai à l’occasion de cette journée internationale des travailleuses et des travailleurs.

On s’organise dans les entreprises 

Un récent rapport des services statistiques du Ministère du Travail confirme que les salaires sont plus élevés dans les entreprises où il y a des grèves. Or il est plus difficile de faire des propositions ou se mobiliser lorsqu’il n’y a pas de syndicat dans l’entreprise.

Donc pour améliorer notre situation, nous avons une partie de la solution : organisons-nous avec la CGT !

Le patronat et ses relais politiques l’ont bien compris : ils veulent réduire la syndicalisation pour pouvoir exploiter plus facilement les salariés.

Dans de nombreuses communes, ils tentent de déloger les syndicats des Bourses du Travail pour que les salariés qui veulent s’organiser ne trouvent plus ces structures de proximité pour les aider.

Le 1er mai, journée historique de défense des droits sociaux et des droits syndicaux, exigeons le respect de notre droit à nous syndiquer, à être représentés dans l’entreprise, à faire grève, à manifester librement. Défendons nos unions locales et nos Bourses du Travail ! 

Pour la Paix !

Le monde est de moins en moins sûr et la guerre se rapproche. Palestine, Ukraine… les conflits militaires se multiplient et engendrent des centaines de milliers de morts civils et militaires. Les grandes puissances se réarment massivement (hausse des budgets militaires de 58 % en 2 ans pour les pays de l’Union Européenne).

En manifestant le 1er mai, comme le font les travailleuses et les travailleurs du monde entier, nous exigeons une paix juste et durable partout où la guerre fait rage.

Alors que la Cour Internationale de Justice dénonce un risque de génocide, nous nous mobilisons pour affirmer que l’occupation israélienne et les massacres dans les territoires palestiniens doivent cesser

Affamer des populations, tuer des civils, raser des villes, abattre des journalistes, tuer des humanitaires, bombarder des hôpitaux, ce n’est en aucun cas de la lutte contre le terrorisme, ou de la défense. Ce sont des 
crimes ignobles que nous devons dénoncer au nom de notre humanité, comme nous avons dénoncé les attaques du Hamas contre les civils israéliens le 7 octobre 2023

Assez de sang ! Assez de larmes !

Le 1er mai : salaire, justice, syndicat et Paix !

Ne nous laissons plus faire, manifestons pour mettre la pression et gagner des avancées !
 

 

 

Publicité
Publicité
26 avril 2024

Pour lutter contre la violence scolaire, la rhétorique autoritaire de Gabriel Attal

A nouveau, la rhétorique des discours tente de suppléer l’absence d’action et de moyens. A Viry-Châtillon, en annonçant son plan contre la violence scolaire, Gabriel Attal fait le choix de la répression pour masquer une incapacité profonde à améliorer la situation.

Paul DEVIN (avatar)

Paul DEVIN

Syndicaliste, Paul Devin a été inspecteur de l'Education nationale et secrétaire général du SNPI-FSU. Il est actuellement le président de l'Institut de Recherches de la FSU

 

Les alertes ne manquent pas pour faire état de la dégradation de la situation scolaire. Quelles que soient les fonctions exercées, les signalements de situations de violence, de conflits, de tensions ne cessent d’augmenter. Parfois, ils prennent une tournure dramatique, parfois ils donnent l’illusion de se diluer dans la vie quotidienne, mais ils n’épargnent ni les élèves, ni les personnels.…
À Viry-Châtillon, Gabriel Attal a annoncé faire le tour des raisons de cette dégradation : parents n’assumant pas leurs responsabilités, addiction aux réseaux sociaux, individualisme, entrisme islamiste … mais il y une raison que le ministre a soigneusement écartée : celle de l’état dans lequel la politique néolibérale a conduit l’école, faute de moyens suffisants pour exercer ses missions.

Ainsi, le premier ministre nous assure que « la bataille de l’autorité se gagne dans les classes et dans les couloirs des établissements » mais continue à réduire le nombre de surveillants dans les collèges et les lycées. Il promeut le principe du « tu casses, tu répares » oubliant que dans certains établissements, c’est le manque d’investissements qui casse et ne répare pas ! Pour lutter contre l’oisiveté des jeunes dans la rue, il annonce que les adolescents seront désormais au collège tous les jours de la semaine de 8h à 18h … Avec quelques moyens ? Pour quelqu’un qui nous assure vouloir des mesures concrètes, force est de constater qu’il ne se préoccupe guère de la traduction matérielle de ses annonces !
Pour masquer la nature incertaine de ces mesures difficilement applicables, le premier ministre recourt à une série de poncifs dont l’expérience a pourtant déjà clairement montré que leur simplisme est loin de pouvoir répondre à la complexité des problèmes auxquels l’école est confrontée. Ainsi comment pourrait-on croire qu’édicter une norme comportementale pourrait construire les principes qui fondent le respect mutuel entre enseignants et élèves.  Souvenons-nous, Nicolas Sarkozy et Luc Chatel avaient déjà annoncé l’obligation pour les élèves de se lever à l’arrivée du professeur dans la classe…

Nul doute qu’il n’est pas acceptable que des adolescents puissent exercer leur domination sur leurs camarades par la violence. Nul doute qu’il faut cesser les coûteuses stratégies du « pas de vague » mais la seule alternative est-elle celle d’un « sursaut d’autorité » qui se fonde essentiellement sur des réponses répressives ?

Contre les parents
Une précaution oratoire a conduit le ministre a reconnaître que pour certains parents, notamment les femmes seules, il fallait seulement aider. Mais cela suppose un clivage binaire entre « des parents débordés qu’il faut aider et des parents qui n’assument par leurs responsabilités qu’il faut sanctionner ». La réalité de l’exercice des responsabilités est généralement plus complexe, mêlée de la difficulté des emplois précaires et des revenus indécents. Il en est de même dans les situations de conflits entre parents et école où les uns et les autres sont parfois victimes de la carence des moyens d’accompagnement (AESH) ou de remplacement.
Quant à la charte des droits et obligations dont le non-respect pourrait être passible de sanctions pour les familles, on imagine difficilement pouvoir donner un pouvoir de sanction pénal à l’administration scolaire. Et s’il s’agit d’infraction aux obligations d’assiduité, rappelons que les outils existent déjà et qu’il suffirait à la ministre d’en imposer les usages par circulaire. Enfin, la charte sera-t-elle un engagement unilatéral ou l’Education nationale s’y engagera-t-elle à respecter ses obligations de continuité en cas d’absence d’un enseignant et d’égalité pour assurer la présence de médecins scolaires, d’infirmières et d’assistantes sociales sur l’ensemble du territoire.

Contre les élèves
Déjà imaginer des conseils de discipline au primaire suppose un nouveau renoncement à l’idée que l’enfant doit pouvoir bénéficier avant tout de mesures de protection. Nous ne cessons de régresser sur l'affirmation démocratique d'une primauté de l'éducation pour les mineurs. Mais le paradoxe absolu est de vouloir que les mesures disciplinaires prises puissent affecter l’avenir scolaire en menaçant la réussite à un examen ou l’accès à une université ! 

 La lutte contre les violences à l’école est une nécessité impérative. Mais puisqu’il s’agit, aux dires du ministre, de faire « concret et simple »… la première étape est de comprendre que pour construire chez les élèves les valeurs qui guideront leur renoncement à la violence, c’est la relation humaine qu’il convient de développer dans les établissements et qu’elle nécessite les moyens. Aucune réponse éducative satisfaisante ne pourra être faite dans un contexte où l’insuffisance des moyens laisse à peine la possibilité d’organiser le strict nécessaire.

 

26 avril 2024

Perturbateurs endocriniens : « La prévention pourrait stopper la progression alarmante des maladies »

Perturbateurs endocriniens : «<small class="fine d-inline"> </small>La prévention pourrait stopper la progression alarmante des maladies<small class="fine d-inline"> </small>»

Les maladies causées par les perturbateurs endocriniens augmentent, alertent les signataires de cette tribune. À l’occasion de la Journée européenne des hormones, ils appellent à intensifier la lutte et les mesures de prévention.

Trente et une ! Selon les résultats de l’étude PEPS’PE publiés par Santé publique France fin décembre 2023, les perturbateurs endocriniens — ces substances chimiques susceptibles d’induire des effets délétères sur un organisme et/ou ses descendants —, seraient impliqués dans pas moins de 31 maladies chroniques graves, telles que l’asthme, le diabète, l’obésité, certains cancers, et auraient des conséquences néfastes sur la santé reproductive et le développement de l’enfant.

Nous y sommes pourtant quotidiennement exposés, au travers des plastiques, emballages alimentaires, pesticides, cosmétiques, solvants, parfums, retardateurs de flamme, etc., via certains métaux lourds (plomb, cadmium…), en plus des ondes électromagnétiques. Beaucoup de polluants omniprésents dans nos milieux de vie sont des perturbateurs endocriniens avérés ou suspectés.

À l’occasion de la troisième Journée européenne des hormones, initiée par la Société européenne d’endocrinologie, ce mercredi 24 avril 2024, les organisations du Collectif interassociatif pour la santé environnementale (Cise) demandent à la France et à l’Europe de s’engager avec détermination à réduire l’exposition des populations à ces substances dangereuses, qui mettent à mal notre droit fondamental à vivre dans un environnement sain, et de repenser l’approche de la prévention.

La France, premier pays au monde du cancer du sein

Les perturbateurs endocriniens sont à l’origine du développement fulgurant des maladies chroniques hormono-dépendantes (dans lesquelles les hormones participent au développement des cellules cancéreuses).

Ainsi, en France, le nombre de cancers a doublé en trente ans en raison, notamment, de l’augmentation des cancers hormono-dépendants (cancers de la prostate et du sein). Les données pour l’année 2022 du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), ainsi que ses projections jusqu’en 2050, montrent que la France reste l’un des pays les plus frappés au monde par le cancer, avec 484 000 cas et 191 000 décès, en 2022, et 595 000 cas et 261 000 décès attendus en 2050.

Notre pays est aussi devenu le premier au monde pour l’incidence (nombre de nouveaux cas diagnostiqués chaque année) du cancer du sein. Si les facteurs comportementaux sont souvent incriminés (le tabagisme notamment), la dimension environnementale de ce cancer reste dans l’ombre. Elle est pourtant établie par de nombreuses données scientifiques : une récente publication identifie ainsi 920 substances chimiques impliquées dans son développement.

Diabète, obésité et cancers pédiatriques

Nous devons également réagir à l’augmentation des cas de diabète et d’obésité, des troubles du développement neurologique, à l’apparition d’hypersensibilités multiples, chimiques et électromagnétiques, mais aussi à la progression inquiétante du nombre de cancers pédiatriques (leucémies, tumeurs du système nerveux central, lymphomes), première cause de mort par maladie chez l’enfant en Europe.

Par ailleurs, la menace que les perturbateurs endocriniens font peser sur la fertilité doit devenir une préoccupation majeure : la baisse de plus de 50 % de la concentration spermatique chez les hommes dans les pays industrialisés depuis 1973 alerte quant à l’état de santé de notre système hormonal.

En Europe, une régression législative dangereuse

Les dangers de nombreux pesticides, en particulier leur impact sur le système endocrinien, ont été mis en lumière dès 2013 par une revue de la littérature scientifique de l’Inserm. Ces résultats ont été confirmés, et étendus de manière inquiétante, à l’occasion d’une actualisation réalisée en 2021. Des liens avec d’autres pathologies ou événements de santé ont ainsi été identifiés, comme la maladie d’Alzheimer, les troubles anxio-dépressifs, certains cancers (leucémies, système nerveux central, vessie, rein, sarcomes des tissus mous) ou encore des pathologies thyroïdiennes.

Malgré ces constats alarmants, les politiques nationale et européenne actuelles sont marquées par la suspension du Plan Écophyto (qui visait à réduire le recours aux pesticides), la réautorisation de mise sur le marché du glyphosate, le rejet du règlement européen SUR qui prévoyait de diviser par deux l’emploi de pesticides en Europe d’ici à 2030, et l’abandon, par la Commission européenne, de la révision du règlement Reach(qui ambitionnait la suppression de milliers de substances dangereuses des produits de grande consommation) dans son programme de travail 2024.

Si nous saluons le premier pas engagé dans la lutte contre les PFAS, polluants éternels, nous regrettons que la proposition de loi votée par les députés ait été affaiblie par l’exclusion des ustensiles de cuisine du périmètre d’application : retarder la substitution de composés préoccupants pour préserver des emplois (alors que les salariés du secteur sont les premiers exposés…) est un argument trop répandu, qui a une nouvelle fois été entendu.

Interdire, prévenir, informer : agir est à notre portée

Pourtant, réduire ou éliminer les facteurs de risque liés aux perturbateurs endocriniens est à notre portée. À l’occasion de la troisième Journée européenne des hormones, nous appelons à tirer tous les enseignements des deux premières Stratégies nationales sur les perturbateurs endocriniens lors du bilan qui en sera dressé à Paris, le 12 juin.

Outre l’importance de reprendre le chemin d’une interdiction des substances les plus dangereuses par famille entière, il faut faire de l’évaluation de la deuxième Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE) autre chose qu’une simple formalité : elle se doit d’acter le départ d’une troisième SNPE dotée cette fois d’indicateurs précis de moyens et de résultats, et surtout de moyens humains et financiers pour lancer, entre autres, une grande campagne de sensibilisation de la population sur les dangers des perturbateurs endocriniens, afin qu’elle puisse s’en protéger par des gestes simples et une consommation réfléchie.

Par ailleurs, des actions de prévention primaire pourraient stopper la progression alarmante des maladies citées, insoutenables tant sur les plans humain, social que financier. Concrètement : mieux protéger le fœtus, et plus largement la période des 1 000 premiers jours de la vie — particulièrement sensibles aux agressions environnementales — des expositions aux substances chimiques, tout en accordant une attention particulière à l’environnement des jeunes femmes et des femmes enceintes. Sans de tels instruments, il ne sera pas possible de s’attaquer efficacement aux causes des trente-et-une maladies identifiées par Santé publique France, dans lesquelles les perturbateurs endocriniens jouent un rôle.

Les signataires :

• Muriel Auprince, cofondatrice du Coll’Air Pur Santé
• Gérard Bapt et Chantal Lhoir, porte-parole de l’Association française des malades de la thyroïde
• Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l’homme
• Michel Besnard, président du Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l’Ouest
• René Cadot, président de l’association Action Santé Solidarité
• André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé
• Dr Alain Collomb, membre du bureau de l’Association santé environnement France et président de Santé environnement Provence
• Dr Nathalie Delphin, présidente nationale du Syndicat des femmes chirurgiens-dentistes
• Dr Mallory Guyon, cofondatrice du Coll’Air Pur Santé et porte-parole du Collectif Environnement Santé 74
• Christian Khalifa, président d’Indecosa-CGT
• Philippe Ladougne, fondateur de l’association Warrior Enguerrand
• Tania Pacheff, porte-parole de l’association Cantine sans plastique France
• Sophie Pelletier, présidente de Pour rassembler, informer et agir sur les risques liés aux technologies électromagnétiques (Priartem)/Électrosensibles de France
• Dr Philippe Richard, président de l’Association pour la protection de la santé des habitants de Saint-Omer
• Virginie Rio, Collectif BAMP !
• Sylvie Hermans, porte-parole du Collectif Santé sans onde
• Laurent Lalo, fondateur du Collectif Regards
• Julien Léonard, président du Conseil national des associations familiales laïques
• Dr Emmanuel Loeb, président de Jeunes Médecins
• Véronique Moreira, présidente de WECF France
• Catherine Neyrand, présidente de l’association POEM26
• Pascale Poupin, présidente de l’association SOS MCS
• Claire Royer de la Bastie & Karine Pontroué, porte-parole du Collectif Je suis infirmière puéricultrice
• Marie-Odile Soyer-Gobillard, présidente de l’association Halte aux hormones artificielles pour les grossesses
• Dr Pierre Souvet, président de l’Association santé environnement France
• Marie Thibaud, fondatrice du Collectif Stop aux cancers de nos enfants
• Mathé Toullier, présidente de l’Association des familles victimes du saturnisme
• François Veillerette, porte-parole de l’association Générations futures

 

25 avril 2024

Le 9 juin 2024, je voterai pour la liste conduire par Manon AUBRY

Le 9 juin 2024, je voterai pour la liste conduite par Manon AUBRY

 

Au Blanc-Mesnil, en juin 2022, mon engagement a été total pour soutenir la finalisation d'un accord pour enclencher une dynamique unitaire, pour entraver et pour résister à la politique libérale autoritaire, cet accord a un nom la NUPES.

 

Dans notre département, la NUPES a enclenché en juin 2022, une dynamique exceptionnelle permettant de porter à l'Assemblée Nationale 12 députés, où l'ensemble des composantes de la NUPES est représenté. Au Blanc-Mesnil, notre engagement commun, a permis de faire élire Soumya Bourouaha ce qui nous permet de poursuivre, l'action et le travail législatif effectué par Marie George Buffet.

 

Depuis et sans relâche j'ai agi avec vous pour combattre une politique ultra conservatrice et réactionnaire, pour la retraite à 60 ans, pour augmenter le pouvoir d'achat, pour protéger et développer la Sécurité Sociale, pour protéger, développer, moderniser l'école de la République, pour un plan d'urgence éducation pour la Seine Saint Denis et lutter contre la pérennisation des inégalités scolaires et le choc des savoirs...J'ai agi avec vous pour mobiliser les Blanc-Mesnilois pour contrecarrer la politique de la majorité municipale de droite extrême inféodée à la spéculation immobilière, qui par ses choix amplifie les conséquences dramatiques et dangereuses, des décisions du gouvernement Macron et détruit le bien vivre ensemble.

 

Aujourd'hui, plus qu'hier, nous sommes confrontés à une politique économique, sociale, éducative, environnementale et culturelle d'une extrême gravité, qui remet en cause le contrat social qui fonde notre République. Ces régressions ne sont pas nouvelles et nous les subissons maintenant depuis trop longtemps. Elles prennent un caractère dangereux pour la paix, pour la planète ,elles sont de plus en plus inégalitaires, de plus en plus liberticides, condamnation d'un responsable CGT du Nord, interdiction de réunions publiques, utilisation de la justice pour entraver la liberté d'expression, elles instrumentalisent la violence par la stigmatisation des conséquences pour mieux en masquer les causes. L'ensemble amplifié par des médias dominés par quelques milliardaires pour imposer un libéralisme totalitaire pour ouvrir les portes aux menées et à une politique fasciste.

 

Avec vous j'ai essayé de faire vivre au quotidien, pour le pays, pour notre ville la NUPES. Partout où j'ai des responsabilités politiques, j'ai porté cet espoir pour renforcer l'unité de la gauche et de l'écologie en souhaitant renforcer la NUPES. J'ai espéré, que les élections européennes pourraient nous permettre de porter un projet commun pour l'Europe. Malheureusement l'ensemble des organisations constitutives de la NUPES, n'ont pas résisté aux terribles assauts de la sphère financière qui a tout mis en œuvre pour installer, le faux débat entre la droite extrême et le fascisme. Je le regrette profondément.

 

Favorable à une liste NUPES pour les élections européennes, cela étant devenu impossible, j'ai pris la décision de soutenir la liste de Manon AUBRY.

 

Cette décision confirme ma volonté inébranlable de continuer le combat pour l'unité de la gauche et de l'écologie pour les Blanc-Mesnilois et pour permettre la construction d'une alternative de transformation sociale et écologique, pour donner un futur désirable à ce pays que nous aimons tous.

 

Dès le 10 juin 2024, nous devons nous retrouver, ici au Blanc-Mesnil pour ensemble prendre les décisions nécessaires pour refonder la dynamique dont est porteuse NUPES. Je vous donne rendez-vous, si cette perspective unitaire rencontre votre intérêt n'hésitez pas à me contacter dès maintenant pour commencer à préparer une initiative locale indispensable.

 

Amitiés

 

Alain RAMOS

 

23 avril 2024

Les sorties pour les retraités, il y en aura pour tous les goûts, mais surement pas pour tout le monde!

Nous venons de recevoir, le bulletin réservé aux retraités (pour le recevoir il faut s'inscrire au service retraité 7 mail Gabriel Péri) «La vie est belle» Il nous informe sur 7 propositions de sorties pour la période mai-juin.

 

Une nouvelle fois, nous ne pouvons que constater que les sorties proposées font qu'elles ne seront pas, une nouvelle fois accessibles à la très grandes majorité des retraités Blanc-Mesnilois. En effet nous rappelons que 35% d'entre eux vivent sous le seuil de pauvreté, c'est avec moins de 1000€ par mois. Les prix représentent en moyenne 7,5% de leur retraite. Pour les sorties mai juin 2024, les tarifs proposés sont 76€, 80€, 73€, 18€, 74€, 105,50€, 73€. Par ailleurs, sur les 7 propositions 6 impliquent beaucoup de marche et de station debout. En un mot la majorité municipale de droite extrême organise de fait une sélection par le fric et par le niveau de mobilité.

 

Dans le même temps, la participation se fait en fonction des places disponibles, il fut un temps le nombre de place était indiqué, dans cette dernière livraison cette information est absente. Il s'agit là encore d'un manque de transparence, puisque l'absence de cette précision n'est pas fortuite, elle nous prive de vous informer sur le nombre très bas de participants et nous empêcher de dire que ces propositions concernent moins de 5% de la population retraitée du Blanc-Mesnil.

 

L'édito du bulletin se conclu par « il y aura pour tous les goûts» mais à l'évidence il n'y en aura pas pour tout le monde.

 

Mais comment s'en étonner, la fraternité n'est pas ce qui structure la politique de la majorité municipale de droite extrême et ne parlons pas de la solidarité elle la combat et accroît et pérennisent les inégalités.

 

10 ans de cette politique qu'exclut ça suffit.

Publicité
Publicité
23 avril 2024

La communication de la majorité de droite extrême au Blanc-Mesnil est de plus en plus insupportable

L'album de photos n°203 ne cesse pas de nous étonner tant il est un puits de cynisme et de mépris vis à vis de l'ensemble des Blanc-Mesnilois et plus particulièrement vis à vis de l'ensemble des Blanc-Mesniloises. C'est aussi une insulte à notre mémoire et à notre intelligence. Ce type d'article s'inscrit bien dans la dérive totalitaire portée par la municipalité de droite extrême.

A la page 9 de l'album de photos n°203, un article sur «La sensibilisation aux droits des femmes». Avec un titre pareille cela ne pouvait, que nous interroger. Nous apprenons, ainsi, que le 5 avril 2024 l'association CIDFF* ( Centre d'Information sur le droits des Femmes et des Familles) était présente sur le parking du centre commercial Plein Air. L'album photos n°203 présente les objectifs de cette association et se félicite que plus d'une cinquante de personnes aient été sensibilisées.

Décidément cette majorité de droite extrême n'a honte de rien. Retour sur la réalité, le CIDFF a assuré pendant plusieurs décennies des permanences dans les locaux municipaux, avec des liens étroits avec la Maison de la justice et des droits, ces activités solidaires et de sensibilisations aux droits des femmes, à la lutte contre les violences faites aux femmes avaient été initiées par les municipalités de gauche.

Il faut,

ici, rappeler qu'une des toutes premières décision de la majorité de droite extrême a été de mettre fin aux permanences du CIDFF, des son premier mandat 2014/2020. Sûrement que la lutte contre les violences faites femmes n'était pas dans l'ADN, voir pire, des responsables de la droite extrême locale. Rappelons qu'à ce jour en 2024, déjà 42 femmes sont mortes sous les coups de leurs maris ou de leurs compagnons.

De plus, la majorité de droite extrême loin de prendre en compte les besoins d'accès aux droits des Blanc-Mesnilois, estimant que la Maison de la justice et des droits était trop onéreuse l'a fermée. Heureusement le procureur de la République du Tribunal, avec le soutien du conseil départemental de la Seine Saint Denis, l'a réinstallée.

La présence temporaire du CIDFF sur le parking du entre commercial Plein Air vient de faire la démonstration de l'utilité de son action, puisque quand quelques heures une cinquantaine de personnes ont pris contact avec lui.

Nous considérons, que la présence du CIDFF au Blanc-Mesnil est un succès et que son action répond à une demande forte des Blanc-Mesniloises et des Blanc-Mesnilois. Il y a donc urgence à permettre au CIDFF d'avoir de nouveau des permanences régulières sur notre ville.

10 ans de destruction de tous les outils pour développer et protéger les droits des femmes ça suffit!

10 ans de manipulation de l'information çà suffit!

10 ans de mensonges ça suffit!

*Les Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (C.I.D.F.F.)

Les Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles – CIDFF – exercent une mission d’intérêt général confiée par l’État dans le but de favoriser l’autonomie professionnelle, sociale et personnelle des femmes ainsi que de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes.

Les Centres d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles – CIDFF – exercent une mission d’intérêt général confiée par l’État dans le but de favoriser l’autonomie professionnelle, sociale et personnelle des femmes ainsi que de promouvoir l’égalité entre les femmes et les hommes.

Dans le cadre de leur mission, les CIDFF informent, orientent et accompagnent le public, en priorité les femmes, dans les domaines de l’accès au droit ; de la lutte contre les violences sexistes ; du soutien à la parentalité ; de l’emploi , de la formation professionnelle et de la création d’entreprise ; de la sexualité et de la santé .

Leurs équipes sont composées de juristes, de conseillères à l’emploi, à la formation professionnelle et à la création d’entreprise, de conseillères conjugales et familiales ainsi que de travailleurs sociaux.

Par ailleurs, afin d’effectuer un travail de qualité et dans le respect de la confidentialité, les CIDFF s’engagent à assurer :

  • un accueil personnalisé du public.

  • une prise en compte globale de la situation de chaque personne.

  • une information confidentielle et gratuite.

  • une neutralité politique et confessionnelle.

 

22 avril 2024

L'intersyndicale Non aux chocs des savoirs, oui au choc des moyens, des salaires

 

22 avril 2024

L'album photos n°203, un coup de griffe pour stigmatiser les enseignants de l'école de la République

 

L'album photos n°203 est et reste une source inépuisable de mauvais coups contre l'école de la République. Ainsi, nous apprenons que des enfants ont été privés de sortie scolaire. Une direction d'école, qui nous le rappelons est la seule à juger de l'utilité d'une sortie pédagogique, a pour des raisons que nous ne connaissons pas a annulé une sortie et nous ne doutons pas que celles-ci devaient être importantes.

 

Pour assurer ce déplacement pédagogique, elle avait demandé la mise à disposition d'un car. Cette annulation a effectivement un coût 600€.

 

Ce fait est dénoncé avec véhémence par la municipalité de droite extrême, qui verse des larmes de crocodile sur les pauvres enfants de cette école.

 

Mais ce coup de griffe de la municipalité de droite extrême a surtout un caractère défensif. En effet, il y a quelques semaines elle avait tenté de pénaliser deux enfants, en voulant les priver d'un séjour de classe transplantée, parce leurs parents n'avaient pas réglé tout ou parti des frais du séjour. Heureusement, la solidarité de la communauté scolaire, en lien et avec le soutien avec l'Inspection de l'Education Nationale, avait permis à ces deux enfants de partir, avec l'ensemble des enfants.

 

Ce coup de griffe pour souligner le soi disant zèle du chef de la division enseignement de la majorité municipale de droite extrême, pour montrer qu'il est attentif à l'utilisation de nos impôts locaux.

 

Cette direction, qui semble être bien souvent tenter d'outrepasser ses compétence, ferait mieux de se mobiliser pour d'obtenir la meilleure carte scolaire possible et à préparer l'accueil des enfants des 40 000 habitants supplémentaires que comptera notre ville d'ici à 2030. Pour l'immédiat, elle serait dans son rôle pour mettre à la disposition du Conseil Départemental de la Seine Saint Denis, le foncier nécessaire pour y implanter le le sixième collège .

 

Ce coup de griffe, pour 600€, nous serions heureux que le maire et la direction générale des services l'exercent à l'encontre de la prise illégale d'intérêt que fait subir à nos impôts locaux l'activité politicienne du sénateur Thierry Meignen.

 

En effet, ce dernier, depuis juillet 2021, n'a plus aucune délégation municipale et depuis cette date il utilise dans l'illégalité la plus totale les moyens de la collectivité territoriale, mise à disposition de bureaux, du secrétariat de la municipalité, des moyens de communication numérique, du courrier, des collaborateurs du cabinet du maire, du parc automobile et cerise sur le gâteau l'utilisation sans vergogne du journal municipal, dont le n°203 est un éclatant exemple. Tout cela a un coût, que nous avons évalué 35 000€ par mois et cela fait 32 mois que cela se poursuit, à la fin avril 2024 à la facture estimée se monte à 1 120 000€. Cela est d'autant scandaleux que la questure du Sénat, lui verse tous les mois des indemnités pour assurer l'activité de son mandat de sénateur.

 

Une nouvelle fois l'album photos nous révèle son caractère partisan, démagogique et politicien.

 

Nous avons estimé le prix d'un exemplaire du journal municipal « Le Blanc-Mesnilois » 0,75€ Ce bulletin est édité à 25 000 exemplaires tous les 15 jours soit 50 000 exemplaires par mois 0,75€ x 50 000= 37500€. A cela il faut ajouter le coût de la distribution, comme vous pouvez le constater notre estimation n'a rien d exagérer.

22 avril 2024

Groupes de niveau : Lettre ouverte aux IPR d'enseignants de lettres

 

« Nous ne sollicitons pas de conseils sur la meilleure manière de trier nos élèves. Nous rejetons l’idée d’avoir à le faire. » Dans de nombreuses académies se déploient ou s’annoncent des formations pédagogiques sur la mise en œuvre l’an prochain des « groupes de niveau » au collège. Pour exprimer leur refus, leurs inquiétudes, leur épuisement, des enseignant.es de lettres de l’académie d’Orléans-Tours ont écrit à leurs IA-IPR une lettre forte, à diffuser et personnaliser selon convenance. Le message sera-t-il reçu et entendu ? Ce geste de résistance passive à la violence que le « choc des savoirs » exerce sur les équipes de collège fera-t-il mouvement ? L’Education nationale peut-elle imaginer recruter des enseignant·es au moment même où elle brutalise ainsi ses acteurs et actrices ?

 

« Mesdames et Messieurs les IA-IPR de lettres,

Nous avons été convoqués à une formation ayant pour objectif la mise en place de la réforme dite « des groupes de niveau » ou « groupe de besoins », selon le ministre qui la présente dans les médias. Quelques jours après la réception de cette convocation, nous prenons collectivement la plume pour vous interpeller au sujet de l’état d’esprit d’une grande majorité des représentants de notre discipline.

La réforme voulue par le Premier Ministre n’est pas sans poser des difficultés d’ordre professionnel, philosophique, structurel et organisationnel dont, nous n’en doutons pas, vous êtes tout à fait conscients ; et nous ne venons pas ici pour vous les énumérer ni vous les rappeler. En revanche, nous tenions à dire notre sentiment de désarroi, ainsi que notre colère face à l’application à marche forcée d’une réforme qui nous semble injuste et délétère sur tous les plans, éthique comme professionnel. Cette convocation à une formation d’une demi-journée pour mettre en place une telle réforme semble indiquer que vous n’avez peut-être pas mesuré ce que nous ressentons et pourquoi une réunion d’échange de bonnes pratiques ne suffira pas à apaiser nos inquiétudes, car oui, nous sommes inquiets et bien plus que cela, comme cette lettre tâchera de l’exprimer.

Nous sommes inquiets, mais notre inquiétude ne porte pas sur notre capacité ou non à porter cette réforme, à harmoniser nos pratiques ou à concevoir des évaluations permettant le classement des élèves dans les différents groupes de besoins (puisque telle est la nomenclature officielle). Notre inquiétude ne porte pas non plus sur notre aptitude à faire progresser des élèves parfois condamnés à traîner derrière eux des difficultés dues au déterminisme social. Ce désir de réussir à combattre les inégalités, nous le portons avec nous depuis toujours et ce n’est pas cette ultime réforme qui suffira à le réaliser. Notre inquiétude ne porte pas sur un potentiel besoin de ressources pédagogiques.

En tant que concepteurs de notre enseignement et experts de notre discipline, en tant que professeurs dévoués à la réussite de nos élèves, en tant que passionnés de littérature profondément attachés à l’idée même de transmission, nous sommes surtout consternés d’avoir à subir une réforme qui questionne notre expertise, nous transformant en simples exécutants, en banque d’exercices standardisés que nous serons contraints de traiter en un temps limité, prédéterminé, lors de réunions hebdomadaires contraignantes et chronophages qui se mueront en champs de bataille quand se heurteront les préférences des uns et des autres.

Nous sommes aussi navrés d’avoir à renoncer à la relation privilégiée et particulière qui lie souvent le professeur de français à ses classes du fait d’un volume horaire important, et cela au profit de groupes transitoires, d’un défilé permanent d’élèves que nous aurons tôt fait de confondre et auxquels nous n’aurons pas même le temps de nous intéresser, que nous n’aurons pas même le temps d’évaluer intelligemment sur le long terme.

Nous sommes également dépités de ne plus pouvoir assurer sérieusement la mission de professeur principal et de savoir qu’ainsi, nous participerons à la désorganisation du fonctionnement de nos établissements. Non, un professeur principal qui n’a jamais rencontré ses élèves ne peut pas fournir un travail de suivi digne de ce nom. Et ce ne sont pas dix semaines disséminées dans l’année qui permettront d’assurer cette tâche honnêtement.

Nous sommes absolument indignés d’avoir à renoncer à notre liberté pédagogique qui est au cœur de notre envie d’enseigner. Demander à des professeurs de lettres de produire des progressions communes, de limiter les projets d’écriture longue, de renoncer aux projets pédagogiques, aux sorties culturelles, d’étudier des œuvres imposées (choisies en amont lors de réunions collégiales, sources inéluctables de conflits entre collègues et de frustration), demander tout cela à des spécialistes d’une matière censée favoriser l’esprit critique et d’initiative, une matière supposée développer la sensibilité, la créativité et l’empathie, il s’agit à nos yeux d’un non-sens.

Outre les difficultés logistiques évidentes auxquelles nous serons confrontés (manque de matériel, séries disponibles pour une seule classe à la fois, emplois du temps personnels difficilement conciliables), nous nous trouvons confrontés à une difficulté idéologique de premier ordre. Nous ne voulons pas travailler dans de telles conditions.

L’injonction de concertation perpétuelle, l’alignement de nos emplois du temps, la réduction (inédite depuis des décennies) de notre liberté pédagogique nous indignent au plus haut degré. Nous ne comprenons pas pourquoi notre matière est ciblée à ce point et avons le sentiment que les concepteurs de cette réforme n’ont qu’une idée très vague de ce à quoi ressemble une progression annuelle ou une séquence de lettres. À nos yeux, nier que le français est une matière dont l’enseignement dépend de la formation, de la sensibilité et des goûts de celui ou celle qui le transmet est la marque désespérante d’une méconnaissance totale de notre discipline et de ses aspirations.

Nos inspecteurs, qui connaissent les ressorts de cet enseignement pour l’avoir eux-mêmes pratiqué et nous l’avoir transmis, peuvent-ils fermer les yeux sur ce dévoiement de notre métier ? Le silence que vous observez depuis plus de deux mois maintenant nous le fait craindre.

Comment construire chez nos élèves des savoirs et des compétences complexes, qui nécessitent un délai indispensable de maturation (comme l’argumentation ou l’analyse de texte) lorsqu’on nous demandera arbitrairement, sur de simples contraintes de calendrier, de restructurer les groupes ?

Comment aurons-nous le temps de tisser un lien de confiance avec nos élèves, avec leurs parents si nous ne les voyons que sporadiquement, quelques semaines dans l’année ?

Comment pourrons-nous sérieusement mesurer leurs progrès et évaluer leurs besoins ? Que dirons-nous aux élèves de 6e perturbés de découvrir que leur nouveau professeur de français ne présente pas ses cours de la même façon que son prédécesseur ? Devons-nous pousser le concept d’harmonisation jusqu’à l’absurde et décider en réunion de quelle couleur nous ferons écrire les titres des séquences, des séances ou les définitions de cours ?

Peut-on sérieusement croire que nous aurons assez de temps de concertation pour nous réunir toutes les 5-6 semaines afin de parler des progrès de tel ou tel élève dont nous aurons, entre temps, oublié le nom et les capacités ? Car non, nous ne sommes pas des machines et la nécessité de s’adapter à un nouveau groupe conduira inévitablement un professeur à se désintéresser des précédents.

Comment ne pas se sentir dépossédés de notre savoir et de notre expertise quand nous apprenons que des personnes n’ayant pas suivi un cursus littéraire pourront aussi bien que nous enseigner à des collégiens ? Nos années d’études ont-elles si peu de valeur ? Quelle confiance pouvons-nous encore avoir envers une institution qui prétend nous dire comment travailler ? Est-ce à dire que pendant toutes ces années, nous avons été dans l’erreur et avons inculqué de mauvaises pratiques à nos élèves ? Avons-nous volé nos salaires ? Comment ne pas avoir le sentiment qu’il s’agit d’une mise au pas de nos méthodes d’apprentissage ?

Dans les salles des professeurs, de plus en plus de collègues évoquent l’idée de demander un bilan de compétences, ou caressent la perspective d’une démission pure et simple. Le métier fait face à l’une des pires crises de vocation de son histoire et le nombre de candidats au concours baisse de façon vertigineuse. Pousser vers la sortie ceux qui ont délibérément choisi cette carrière n’est probablement pas la façon la plus pertinente d’inciter ceux qui hésitent sur le seuil à s’y engager.

Mesdames et Messieurs les IA-IPR, nous ne venons pas vers vous pour quémander des ressources pédagogiques. Nous avons déjà ce qu’il nous faut dans nos ordinateurs (celles que nous avons mis des années à élaborer, à créer, à améliorer) et dans notre tête car nous sommes des concepteurs. Nous ne sollicitons pas de conseils sur la meilleure manière de trier nos élèves. Nous rejetons l’idée d’avoir à le faire. Nous ne voulons pas que vous nous expliquiez comment enseigner quand nous le faisons avec tout notre cœur et notre savoir-faire depuis des années. Nous venons vers vous pour vous dire que nous sommes inquiets mais que nous sommes aussi consternés, désolés, dépités, sidérés, indignés.

Nous sommes fatigués. »

 

Des enseignant.es de lettres de l’académie d’Orléans-Tours

 

Par Café pédagogique22 avril 2024

22 avril 2024

Groupes de niveau : Lettre ouverte aux IPR de lettres, par des enseignants de lettres

 

« Nous ne sollicitons pas de conseils sur la meilleure manière de trier nos élèves. Nous rejetons l’idée d’avoir à le faire. » Dans de nombreuses académies se déploient ou s’annoncent des formations pédagogiques sur la mise en œuvre l’an prochain des « groupes de niveau » au collège. Pour exprimer leur refus, leurs inquiétudes, leur épuisement, des enseignant.es de lettres de l’académie d’Orléans-Tours ont écrit à leurs IA-IPR une lettre forte, à diffuser et personnaliser selon convenance. Le message sera-t-il reçu et entendu ? Ce geste de résistance passive à la violence que le « choc des savoirs » exerce sur les équipes de collège fera-t-il mouvement ? L’Education nationale peut-elle imaginer recruter des enseignant·es au moment même où elle brutalise ainsi ses acteurs et actrices ?

 

« Mesdames et Messieurs les IA-IPR de lettres,

Nous avons été convoqués à une formation ayant pour objectif la mise en place de la réforme dite « des groupes de niveau » ou « groupe de besoins », selon le ministre qui la présente dans les médias. Quelques jours après la réception de cette convocation, nous prenons collectivement la plume pour vous interpeller au sujet de l’état d’esprit d’une grande majorité des représentants de notre discipline.

La réforme voulue par le Premier Ministre n’est pas sans poser des difficultés d’ordre professionnel, philosophique, structurel et organisationnel dont, nous n’en doutons pas, vous êtes tout à fait conscients ; et nous ne venons pas ici pour vous les énumérer ni vous les rappeler. En revanche, nous tenions à dire notre sentiment de désarroi, ainsi que notre colère face à l’application à marche forcée d’une réforme qui nous semble injuste et délétère sur tous les plans, éthique comme professionnel. Cette convocation à une formation d’une demi-journée pour mettre en place une telle réforme semble indiquer que vous n’avez peut-être pas mesuré ce que nous ressentons et pourquoi une réunion d’échange de bonnes pratiques ne suffira pas à apaiser nos inquiétudes, car oui, nous sommes inquiets et bien plus que cela, comme cette lettre tâchera de l’exprimer.

Nous sommes inquiets, mais notre inquiétude ne porte pas sur notre capacité ou non à porter cette réforme, à harmoniser nos pratiques ou à concevoir des évaluations permettant le classement des élèves dans les différents groupes de besoins (puisque telle est la nomenclature officielle). Notre inquiétude ne porte pas non plus sur notre aptitude à faire progresser des élèves parfois condamnés à traîner derrière eux des difficultés dues au déterminisme social. Ce désir de réussir à combattre les inégalités, nous le portons avec nous depuis toujours et ce n’est pas cette ultime réforme qui suffira à le réaliser. Notre inquiétude ne porte pas sur un potentiel besoin de ressources pédagogiques.

En tant que concepteurs de notre enseignement et experts de notre discipline, en tant que professeurs dévoués à la réussite de nos élèves, en tant que passionnés de littérature profondément attachés à l’idée même de transmission, nous sommes surtout consternés d’avoir à subir une réforme qui questionne notre expertise, nous transformant en simples exécutants, en banque d’exercices standardisés que nous serons contraints de traiter en un temps limité, prédéterminé, lors de réunions hebdomadaires contraignantes et chronophages qui se mueront en champs de bataille quand se heurteront les préférences des uns et des autres.

Nous sommes aussi navrés d’avoir à renoncer à la relation privilégiée et particulière qui lie souvent le professeur de français à ses classes du fait d’un volume horaire important, et cela au profit de groupes transitoires, d’un défilé permanent d’élèves que nous aurons tôt fait de confondre et auxquels nous n’aurons pas même le temps de nous intéresser, que nous n’aurons pas même le temps d’évaluer intelligemment sur le long terme.

Nous sommes également dépités de ne plus pouvoir assurer sérieusement la mission de professeur principal et de savoir qu’ainsi, nous participerons à la désorganisation du fonctionnement de nos établissements. Non, un professeur principal qui n’a jamais rencontré ses élèves ne peut pas fournir un travail de suivi digne de ce nom. Et ce ne sont pas dix semaines disséminées dans l’année qui permettront d’assurer cette tâche honnêtement.

Nous sommes absolument indignés d’avoir à renoncer à notre liberté pédagogique qui est au cœur de notre envie d’enseigner. Demander à des professeurs de lettres de produire des progressions communes, de limiter les projets d’écriture longue, de renoncer aux projets pédagogiques, aux sorties culturelles, d’étudier des œuvres imposées (choisies en amont lors de réunions collégiales, sources inéluctables de conflits entre collègues et de frustration), demander tout cela à des spécialistes d’une matière censée favoriser l’esprit critique et d’initiative, une matière supposée développer la sensibilité, la créativité et l’empathie, il s’agit à nos yeux d’un non-sens.

Outre les difficultés logistiques évidentes auxquelles nous serons confrontés (manque de matériel, séries disponibles pour une seule classe à la fois, emplois du temps personnels difficilement conciliables), nous nous trouvons confrontés à une difficulté idéologique de premier ordre. Nous ne voulons pas travailler dans de telles conditions.

L’injonction de concertation perpétuelle, l’alignement de nos emplois du temps, la réduction (inédite depuis des décennies) de notre liberté pédagogique nous indignent au plus haut degré. Nous ne comprenons pas pourquoi notre matière est ciblée à ce point et avons le sentiment que les concepteurs de cette réforme n’ont qu’une idée très vague de ce à quoi ressemble une progression annuelle ou une séquence de lettres. À nos yeux, nier que le français est une matière dont l’enseignement dépend de la formation, de la sensibilité et des goûts de celui ou celle qui le transmet est la marque désespérante d’une méconnaissance totale de notre discipline et de ses aspirations.

Nos inspecteurs, qui connaissent les ressorts de cet enseignement pour l’avoir eux-mêmes pratiqué et nous l’avoir transmis, peuvent-ils fermer les yeux sur ce dévoiement de notre métier ? Le silence que vous observez depuis plus de deux mois maintenant nous le fait craindre.

Comment construire chez nos élèves des savoirs et des compétences complexes, qui nécessitent un délai indispensable de maturation (comme l’argumentation ou l’analyse de texte) lorsqu’on nous demandera arbitrairement, sur de simples contraintes de calendrier, de restructurer les groupes ?

Comment aurons-nous le temps de tisser un lien de confiance avec nos élèves, avec leurs parents si nous ne les voyons que sporadiquement, quelques semaines dans l’année ?

Comment pourrons-nous sérieusement mesurer leurs progrès et évaluer leurs besoins ? Que dirons-nous aux élèves de 6e perturbés de découvrir que leur nouveau professeur de français ne présente pas ses cours de la même façon que son prédécesseur ? Devons-nous pousser le concept d’harmonisation jusqu’à l’absurde et décider en réunion de quelle couleur nous ferons écrire les titres des séquences, des séances ou les définitions de cours ?

Peut-on sérieusement croire que nous aurons assez de temps de concertation pour nous réunir toutes les 5-6 semaines afin de parler des progrès de tel ou tel élève dont nous aurons, entre temps, oublié le nom et les capacités ? Car non, nous ne sommes pas des machines et la nécessité de s’adapter à un nouveau groupe conduira inévitablement un professeur à se désintéresser des précédents.

Comment ne pas se sentir dépossédés de notre savoir et de notre expertise quand nous apprenons que des personnes n’ayant pas suivi un cursus littéraire pourront aussi bien que nous enseigner à des collégiens ? Nos années d’études ont-elles si peu de valeur ? Quelle confiance pouvons-nous encore avoir envers une institution qui prétend nous dire comment travailler ? Est-ce à dire que pendant toutes ces années, nous avons été dans l’erreur et avons inculqué de mauvaises pratiques à nos élèves ? Avons-nous volé nos salaires ? Comment ne pas avoir le sentiment qu’il s’agit d’une mise au pas de nos méthodes d’apprentissage ?

Dans les salles des professeurs, de plus en plus de collègues évoquent l’idée de demander un bilan de compétences, ou caressent la perspective d’une démission pure et simple. Le métier fait face à l’une des pires crises de vocation de son histoire et le nombre de candidats au concours baisse de façon vertigineuse. Pousser vers la sortie ceux qui ont délibérément choisi cette carrière n’est probablement pas la façon la plus pertinente d’inciter ceux qui hésitent sur le seuil à s’y engager.

Mesdames et Messieurs les IA-IPR, nous ne venons pas vers vous pour quémander des ressources pédagogiques. Nous avons déjà ce qu’il nous faut dans nos ordinateurs (celles que nous avons mis des années à élaborer, à créer, à améliorer) et dans notre tête car nous sommes des concepteurs. Nous ne sollicitons pas de conseils sur la meilleure manière de trier nos élèves. Nous rejetons l’idée d’avoir à le faire. Nous ne voulons pas que vous nous expliquiez comment enseigner quand nous le faisons avec tout notre cœur et notre savoir-faire depuis des années. Nous venons vers vous pour vous dire que nous sommes inquiets mais que nous sommes aussi consternés, désolés, dépités, sidérés, indignés.

Nous sommes fatigués. »

 

Des enseignant.es de lettres de l’académie d’Orléans-Tours

 

Par Café pédagogique22 avril 2024

 

Publicité
Publicité
FOLIO DU BLANC-MESNIL
Publicité
Archives
Newsletter
FOLIO DU BLANC-MESNIL
Publicité